26 octobre 2012

Harl'aime

«  Je te le dis, Julie, il a changé. »
« Non, on ne change pas comme ça. Il ne m’inspire pas confiance, moi… »
« Mais oui! Il n’est plus violent. Il est même très beau et vraiment cultivé! Il me fait de l’effet, je te jure! »


Mon amie Julie, elle est comme notre Céline, elle croit qu’on ne change pas. Mais moi, je ne suis pas de cet avis, bon. Et vous, dites, vous me croyez qu’il a changé, mon Harlem?

Cet unique quartier new-yorkais situé entre le nord de la 96e rue et Washington Heights est encore empreint de plusieurs vilains préjugés. C’est aujourd’hui que je dissipe ce petit nuage noir qu’il a au-dessus de la tête.


Petite confession : je n’ai pas toujours été défenseure des terres harlemiennes, hélas! Je n’ai effacé mes idées préconçues qu'assez récemment; il y a deux ans, pour être exacte! C’était la toute première fois que j’y mettais réellement les pieds. Le vrai truc, hein, pas seulement un petit regard jeté par la fenêtre d’un bocal jaune à klaxon. J’ai été surprise, incroyablement surprise. Comme lorsque l’on revoit, vous savez, ce garçon solitaire, toujours assis au fond de la classe avec ses bouquins d’intello Ben? David? Alex, peut-être? et que, petite chaleur au front et la mâchoire pendouillante, on trouve qu’il a beau-coup changé… 



Changer une fois, deux fois, trois fois!

 

Avant d’en venir aux faits, je vous raconte un petit morceau de son histoire? Allez, je fais vite!

Au début du 20e siècle, Harlem était le foyer d’une grande communauté juive, laquelle a complètement quitté le quartier dû à l’établissement de plus en plus d’Afro-Américains. L’exode des blancs a créé l’Harlem « noir ». Durant cette « Harlem Renaissance », des milliers d’artistes noirs s’y installent. Les boîtes de nuit, les bars jazz et les cafés-spectacles abondent et grouillent de vie, jour et nuit. Harlem devient la Mecque de l’art noir, un berceau de la culture afro-américaine


Toutefois, la grande dépression transforma son paysage : maisons abandonnées, commerces barricadés de planches gribouillées, rues vides, envahies de mauvaises herbes et de déchets décorés de rats. Le quartier est sali par la criminalité. Oh là, j’arrête. Je me fous la trouille! 

Puis, dans les années 80, mon gentil New York et les habitants du quartier sentent le besoin d’agir. On se mobilise pour stopper la criminalité, on commence à restaurer les bâtiments, on nettoie les rues, on ouvre des centres commerciaux et des musées : la vie reprend! Ciao, années sombres!



Le voir

 

Vous avez envie de découvrir ce quartier unique, sympa et animé par la culture « noire »? Commencez simplement par une promenade sur la 125e rue et aventurez-vous dans les petites rues tout autour. Jetez un œil aux nombreux restos, boutiques africaines, salons de beauté, églises, alouette! 

http://bit.ly/VQ9IPT
Un autre incontournable? Assister à une messe dominicale gospel dans l’une des centaines d’églises du quartier pour se laisser bercer au son des voix soul et taper des mains au rythme des airs heureux. Mais pour une voyeuse comme moi, le nirvana, c’est de se stationner devant la notoire Abyssinian Baptist Church pour regarder défiler les hommes dans leurs beaux habits noirs du dimanche, tout sourire derrière leur nœud papillon, et les femmes dans leur tailleur coloré, arborant fièrement le bibi.  


Le vivre

 

Visiter Harlem sans vivre son art, c’est un péché! Je vous propose donc de marcher dans mes pas et de revivre une de mes plus belles journées new-yorkaises.  Je suis d’abord allée me promener dans Hamilton Heights, un petit quartier où l’on trouve des parcs verdoyants, de magnifiques immeubles et plusieurs écoles d’art notoires. En après-midi, j’ai fait un petit saut à l’African Market, où on peut acheter une foule de petits objets, des vêtements colorés et de l’art afro-américain. 


http://bit.ly/UN34KA

Après un repas copieux au charmant Londel’s, un des nombreux restos de Soul Food du quartier – on goûte absolument au poisson-chat – je me suis dirigée vers le club de Jazz Showman’s pour assister à d’incroyables numéros de jazz et de blues, tout à fait gratuitement! Amen! J’ai été surprise par l’immense talent de ces as de la note. 

Aaahh... Harlem, je t’aime! 

Oui, je suis vendue, vendue, vendue. Hôtels abordables, boutiques uniques, musique, vendeurs de parfum en vrac au coin des rues, pasteurs qui vous bénissent à tout passage… pour moi, c’est le pied! 

Et vous, avez-vous osé visiter ce quartier? L’avez-vous évité? Vous ai-je donné envie de donner une chance à Harlem? Dites ouiiii…



Liens à consulter :

Un blogue que j’adore : http://harlembespoke.blogspot.ca/

2 commentaires:

  1. Beau titre évocateur.

    Je suis déjà allé à Harlem (disons à l'époque pré-gentrification) et je n'avais pas apprécié plus qu'il ne faut. Quand je vais à New York, je reste un peu trop dans les coins que je connais bien. Plusieurs amis - et votre billet en particulier-m'incitent maintenant à revisiter Harlem. Je suis sûr de changer d'avis.

    Merci Virginie et bonne continuation !

    Patrice Leroux

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  2. (Ils ont dit : mieux vaut tard que jamais...)

    Bonjour M. Leroux!
    Contente que mon billet vous encourage un peu à explorer des quartiers new-yorkais encore méconnus! Faites-moi part de vos impressions si vous visitez, un jour, Harlem!
    Merci!

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